Benjamin s'est trouvé un chemin dans mon bedon la fin de semaine du mariage d'une bonne amie à nous. Il est arrivé par surprise, sans que nous nous y attendions. Il bousculait déjà plein de chose, il faisait sa place lentement mais sûrement. Dès les premières semaines, je savais que malgré tout, il était là pour resté rien n'y personne ne pourrait le déloger de sa piscine intérieur.
Il m'a offert le plus bel accouchement, 4 petites heures, 20 minutes de poussée sans épidurale. Il n'a jamais cessé de nous surprendre! Il faisait ses nuits à 7 semaines, buvait 4 fois par jour très jeune. Il s'est installé dans notre routine sans heurt, comme s'il avait toujours été là. Il était le soleil de la maison, il faisait le bonheur de tous et oh! bonheur, il ne semblait pas atteint de diabète comme les 2 enfants précédents.
Nous étions aux anges avec lui malgré ses petits rhumes, malgré les microbes que sa soeur lui refilait et qui nous faisait se lever plusieurs fois par nuit. Il était en santé c'est tout ce qui comptait! Jusqu'au 26 décembre, jour ou Gabrielle (notre ainée) développa la varicelle. Nous nous y attendions, l'école avait envoyé un papier disant qu'il y avait des cas dans la classe. Tant mieux, on en aura fini de cette maladie, ce sera quelques semaines plus rock n'roll, mais rien de bien énervant.
Ils l'ont tous eu, comme prévu. Benjamin l'a attrapé en dernier. Nous nous disions qu'il l'aurait aussi faiblement que les 3 autres. Gabrielle n'avait eu que quelques boutons, les deux autres un peu plus mais rien d'inquiétant, tout était sous contrôle. Comme de fait, les boutons ne se multiplient pas trop, il tolère bien la maladie, comme toujours il ne chiâle presque pas. Lorsqu'il avait fait des otites, jamais il n'avait pleuré et jamais il n'avait fait de fièvre, sauf une fois que le diagnostique avait été posé, une fois que son oreille rougissait ccomme un homard.
Le 30 janvier au soir, nous appelons du renfort, nous devons aller à l'urgence, Benjamin se plaint beaucoup, ne veut pas bouger sa jambe droite, il hurle chaque fois qu'on le déplace ou qu'on le touche. Nous sommes vu rapidement, en moins de 4 heures nous sommes sortis. L'urgentologue soupçonne une synovite de la hanche (liquide dans l'articulation) nous prescrit une écho le lendemain et nous renvoit à la maison. Le dimanche, on se présente pour l'écho, on retourne à l'urgence pour les résultats et on nous mets encore en isolement vu la varicelle encore contagieuse. Benjamin bouille littéralement, malgré une dose de tylenol, il fait encore 39,2 de fièvre 2 heures plus tard. Le médicament devrait faire effet...
L'infirmière nous amène de l'advil et ce malgré que ça soit ultra interdit avec une varicelle, ça provoque entre autre le syndrome de reye, c'est écrit partout lorsqu'on cherche les symptômes et complications de la varicelle. Le médecin en donne tout de même, les risques ne sont pas si pire selon lui.
À aucun moment nous n'avons vu la pédiatrie, à aucun moment ils n'ont examiné notre bébé, mais tout est normal selon eux, on nous renvoit chez nous avec du tempra et de l'advil... J'ai pourtant fait savoir que je trouvais qu'il respirait vite, j'ai pourtant dit qu'il était plutôt somnolent, mais non je m'inquiète pour rien, moi la mère poupoule!!
Il dort toute la journée lundi, le soir il semble mieux, il joue même avec des petits jouets que nous lui proposons. Il est assis sur le divan près de nous, dans une position qui ne le fait pas souffrir de la hanche. La descente aux enfers se prépare...
Lundi = nuit de marde, il a mal au ventre. Merde il aurait pas chopé la gastro qu'on a eu la semaine précédente en plus?!? Il fini par dormir encore toute la journée, il n'est pas bien, mais on se dit que puisqu'il ne dort pas de la nuit, il doit être très fatigué.
Mardi même chose, mais nuit pas mal...
Mercredi matin, il accepte de manger un yogourt, il semble retrouver son appétit. Le début de la fin commence alors... On dirait qu'il a la nausée, je crois à une gastro puisqu'il a la diarrhée. Il n'arrive pas à vomir, il se plaint beaucoup. Je le couche, mais je l'entend sans cesse, je décide de le prendre sur moi et de le bercer aussi longtemps que ça prendra pour qu'il se soulage un peu en vomissant. Ça n'arrive pas...
J'appelle notre endocrinologue, je m'informe si je peux donner du pédialyte. Elle n'aime pas son état, me conseille de me représenter à l'urgence. Pendant ce temps, j'appelle mon conjoint, il est en réunion, je donne du pédialyte à Benjamin et un biberon, il a soif, mais malgré tout le liquide ingérer depuis le matin, ses lèvres sont encore toute sèches... c'est pas normal.
Je finis par rejoindre mon conjoint, je lui dis qu'il faut se présenter à l'urgence. Entre temps Benjamin fait des drôles de bruits, je n'aime pas ça. Je rappelle mon conjoint et je lui dis de se dépêcher, qu'on ne peut pas attendre qu'il ramasse ses choses au bureau. Aussitôt je raccroche, j'appelle le 911, mon bébé ne va pas bien et je panique!
Je l'ai dans les bras et je parle à la téléphoniste, je crois qu'il s'étouffe, ses pupilles ne se dilatent plus du tout, il crépite en respirant, je suis hystérique... Mon bébé, mon bébé qu'est-ce que tu as.
Je me rends à la cuisine pour me moucher et c'est là qu'il part... il ne respire plus, ses yeux sont vides, il bleuit à vu d'oeil... je sais qu'il n'est plus là. Je crie au téléphone, je crie tellement. On m'explique les manoeuvre pour dégager les voies respiratoires, on me rassure, on m'aide, c'est rassurant.
L'ambulance prend des siècles à arriver, je ne cesse de tenter de le réanimer, tout le liquide ingérer depuis le matin ressort, ça crépite que je tente de l'oxygéner, en vain... Mon bébé est mort, je le sais, je le sens, mais j'espère tout de même. Les ambulanciers l'ont pris en charge... les policiers sont restés avec moi le temps que quelqu'un arrive pour s'occuper des enfants.
J'ai rappelé mon chum pour lui dire de se diriger immédiatement à l'hopital, ma mère ne comprend pas ce que je lui dis, mais s'En vient et ma copine est en route. Tout déboule très vite.
On m'escorte jusqu'à l'urgence... j'entends les gens parler fermement, on tente tout ce qu'on peut pour réanimer mon bébé. L'air passe bien, mais son coeur ne bat plus, il refuse de repartir... je le vois tout raide sur la table de réanimation avec plein de fils, tuyaux, moniteurs. Je n'entends plus se si joli son qui m'avait fait pleurer la première fois que je l'ai entendu, mon bébé s'en est allé...
Benjamin est décédé le 4 février 2009 à 12h35 environ, le décès à été prononcé à l'hôpital à 13h47 lors de l'arrêt de toutes les manoeuvres. Il avait 8 mois et demi, il était notre petit rayon de soleil. Je ne voulais pas y croire... je n'y crois toujours pas. Chaque jour j'ai l'impression de l'oublier un peu plus... Il me manque tellement, mais en même temps c'est si irréel...
De ce que l'on sait, il serait décédé d'une complication de la varicelle. Son petit corps a été envahi par le streptocoque A invasif. Dans tous ses organes il y avait présence de cette bactérie, nous attendons le rapport du coroner pour en savoir plus. On suspecte également une méningite... dans tous les cas, il aurait fait un choc septique (infection du sang menant à l'arrêt cardio-respiratoire).
Ce matin là, je n'aurais pas pu le réanimer, il était déjà trop tard... on se demande ce qui se serait passé si le dimanche précédent on s'était mieux occuper de lui...
Je me console en me disant qu'au moins, j'ai pu l'accompagner dans son dernier tour de piste, il est mort à l'endroit où il se sentait le plus en sécurité, dans mes bras.
je t'aime pour toujours mon bébé, mon petit lalou, mon ti-biscuit à moi xxxxxxx